À 85 ans, le Palois Xavier Bacquet a bouclé les 1 389 km de la Vélodyssée en un mois

Article d’origine sur Article du journal Sud Ouest

Parti le 11 mai de Roscoff en Bretagne, Xavier Bacquet est arrivé à Hendaye au Pays basque vendredi 10 juin en empruntant la voie verte sur la façade littorale atlantique

« S’il vous plaît, prenez la photo d’un homme heureux. » C’est ainsi que, les Deux-Jumeaux en arrière-plan, Xavier Bacquet a posé le pied à Hendaye, vendredi 10 juin. Dans les pattes du Palois (d’adoption) de 85 ans, les 1 389 km de la Vélodyssée entre Roscoff et le terminus basque.

Dans la tête, les souvenirs de beaux paysages et surtout de rencontres. Et à la bouche, une modestie de tous les instants : « Je ne viens pas de réaliser un exploit. Des défis, je m’en suis lancé avant. Mais, aujourd’hui, je n’ai plus 20 ans. Je ne cherche pas à me faire mal. J’avais donc tout minutieusement sécurisé en amont. Et si je n’avais pas pu aller au bout, je me serais arrêté pour peut-être revenir l’année prochaine. La seule chose que je voulais trouver sur la route, c’est du bonheur. Je me suis fait plaisir. »

Tricycle Easy Rider

Un plaisir que Xavier Bacquet a volontiers partagé avec les curieux de passage, sans jamais se gargariser davantage. Parler de ce fameux tricycle qui a permis au passionné de cyclisme de continuer à s’évader : « J’ai eu quelques pépins de santé, dont un AVC ischémique à 80 ans, qui m’a laissé pour séquelles des troubles de l’équilibre. Plus question, donc, de monter sur un vélo. Un jour, j’ai vu mon facteur sur un de ces triporteurs motorisés. Pour moi, c’était la solution idoine m’offrant confort et sécurité. »

Après de longues recherches, le Palois (arrivé dans le Béarn pour se rapprocher de ses enfants il y a trois ans) tombe sur un modèle au nom évocateur : Easy Rider. Ce tricycle thérapeutique, équipé d’un moteur électrique de petite capacité, lui offre toute la satisfaction visuelle et des sensations certes différentes d’un deux-roues, mais parfaitement compatible avec ses besoins. Dont la perspective de pouvoir à nouveau appliquer la maxime dont il fait son leitmotiv : le bonheur, c’est d’être libre.

« Prenez en photo le visage d’un homme heureux » demande Xavier Bacquet au terme de sa route.
Fabien Jans

Planning minutieux

Rouler sur la voie verte de Vélodyssée n’a pas été toujours de tout repos. Non pas que Xavier Bacquet ait eu du mal à avaler les 51 à 52 km de moyenne par jour, ni à respecter le planning minutieusement établi sur des pages et des pages recensant tous les hébergements pouvant lui convenir, dans chacune des communes traversées, en cas de pépin physique ou matériel le contraignant à s’arrêter : « Au final, je n’ai eu à déplorer qu’une crevaison, avant Nantes ». Mais en certains endroits, « la piste cyclable n’en a que le nom, a pu observer le voyageur. De manière générale, en ville, c’est moyen. En arrivant au Pays basque, j’ai trouvé des passages où le partage de la route n’était pas forcément rassurant ».

Peu lui chaut au final. Ce que retient Xavier Bacquet, c’est la sérénité qui s’est dégagée le long du voyage. « Le bonheur », répète-t-il à l’envi, heureux d’avoir pu le partager avec le personnel de la pharmacie de la Poste, ainsi que son médecin traitant à Pau : « Ils n’ont pas cessé de m’encourager. Les gens de la pharmacie ont monté une page Facebook pour assurer le suivi de mon parcours. Mon docteur m’a fait envoyer des mots dans les hôtels où je m’arrêtais. Ce sont des gens formidables. »

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